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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 19:55
 
 


 

"Roy rend les gens fous" écrivait la chroniqueuse américaine Ileane Rudolph (TV Guide - Février 2001). On ne pouvait mieux décrire «l'effet Dupuis»!


Même si les journaux nous permettent de nous faire une idée de la personne qui nous intéresse, il est risqué et difficile de parler de «personnalité» pour quelqu'un qu'on ne connaît pas et qui, sur scène ou à l'écran, est roi du transformisme. Contentons-nous donc d'extirper tout ce qui, de Roy, est public et visible à l'oeil nu, tout en nous tenant éloignés de ce schéma (plus qu'amplement mérité!) de «sex-symbol» qu'on lui a longtemps attribué, mais qui ne dure qu'un temps, le temps d'une jeunesse. Même si, pour ma part, je dirais qu'actuellement, il nous tarde de le voir raviver un peu notre flamme au travers d'un rôle, par exemple, de séduisant quadragénaire en proie au «démon de midi»...


Disons donc, que physique d'enfer et sex-appeal mis à part, Roy Dupuis, c'est... essentiellement la toute-puissance de la trilogie «talent, visage et regard».


Un visage fort auquel, après mainte réflexion et ne parvenant toujours pas à le qualifier avec précision, je collerais la définition de «tout simplement bestial»! Un visage anguleux «rempli de monts, de paliers et de vallées» qui, même pour les plus avisés, reste une forteresse imprenable.


Roy Dupuis peut ainsi prêter ses traits et «donner vie» à n'importe qui: son visage s'adapte à tout et même si, indéniablement, c'est dans ceux où il compose avec un air dur, grave, protecteur ou insolent - mieux encore si doublé d'un profil de séducteur! - qu'il récolte le plus de suffrages, tous les rôles lui sont permis.


Roy, c'est un visage que l'on peut photographier à l'infini - en rafales ou à distance de plusieurs années - sous une infinité d'angles, de jeux de couleurs, de costumes ou de lumières qui ne cesse d'émerveiller, chaque cliché laissant apparaître un homme nouveau, au visage différent, pourvu d'une nouvelle et inexplicable profondeur. Avec lui, chaque séquence, chaque scène, chaque prise de vue prend une tournure d'aventure, de découverte, voire de révélation...


Aucune photo, aucune capture d'écran, aucune galerie de portraits ne parviendra jamais à fixer l'image de beauté que l'on voudrait pouvoir donner de lui, tant celle-ci est farouche, variable et insaisissable: le regarder jouer est l'unique façon de pouvoir réellement «accrocher» cette féerie au passage. Car Roy Dupuis, c'est un visage dont chaque millième de mouvement d'un de ses muscles vaut la peine qu'on s'y arrête. C'est un visage agrémenté d'un regard dont chaque centième de seconde vaut le détour.


Mais seuls ceux qui l'aiment déjà et le suivent de près pourront sans doute me comprendre... On a beau rembobiner inlassablement la pellicule, ce que Roy veut nous dire, ou «ne pas dire», nous glisse à chaque fois entre les mains... Mille mots, mille images, mille métaphores ne suffisent pas à «extraire» toute l'étendue du mystère qu'englobent le visage et le regard de cet acteur.


Car, oui, bien évidemment, Roy Dupuis, c'est aussi et surtout... UN REGARD.


Un regard tout aussi animal, énigmatique et singulier que son visage; un regard d'un éclat absolument incontestable. Ou plutôt, incontestablement «éclaboussant».


Un regard dans lequel, en l'espace d'un instant, on peut lire tout un roman ou voir défiler tous les sentiments de la terre. Un regard toujours «décalé d'un temps» qui, soit vous étourdit par sa longévité ou soit, au contraire, vous subjugue par sa fugacité. Un regard qui se place au-dessus de toute forme d'expression, bien aiguisé, percutant, dont seul Roy connaît la recette et qui ne cessera jamais d'intriguer.

Un regard naturellement envoûtant et conquérant qui pénètre «la cible» en profondeur, tout en se voulant détaché; un regard neutre, apparemment vide ou inexpressif qui se veut lointain et réfléchi, mais qui est profondément «à l'écoute»... et qui vous répond de manière cinglante. Un regard troublant dans lequel soit on déchiffre tout ce que l'on veut en fonction de ses propres états d'âme, soit sur lequel on peut s'interroger pendant des heures avant d'en décoder le message. Un regard qui en dit long et qui n'a aucun besoin de l'appui des mots pour obtenir l'effet désiré.

À l'écran, quel que soit le film où il joue, le rôle qu'il assume, l'air qu'il prend, le profil qui lui ait été assigné ou le lieu où il se trouve, quelle que soit la contenance qu'il se donne, la mine qu'il affiche ou la situation dans laquelle il se débat, qu'il le veuille ou non, Roy «en impose».

Il domine toujours et reste en posture de force, car «tout en lui sent le pouvoir». Roy «domine du regard». Avec cette façon bien à lui de relever légèrement la tête en arrière et de vous toiser froidement du regard, même à terre ou en position d'infériorité, il reste maître du jeu: une lueur glaciale et fulgurante passe dans ses yeux et tout est dit! Son regard est sans appel: il est tout sauf vaincu.


Il m'a d'ailleurs fallu un certain temps avant de comprendre en quoi consistait exactement ce «pouvoir», cette extraordinaire emprise que Roy exerce tout naturellement sur les autres. La réponse me fut fournie par Michael Ironside - acteur principal, aux côtés de Roy Dupuis, dans la super série «The Last Chapter» I et II (Le dernier Chapitre - 2002/2003) - au cours d'une scène où il lança à son fils la réplique suivante: "Ne laisse jamais voir aux autres ce que tu penses"...

Un art que personne ne maîtrise mieux que Roy!


Bref, comment résumer en quelques mots ce regard prodigieux? Une fois de plus, le dictionnaire répondit à mes questions:


Roy, c'est... un regard... «bon conducteur de chaleur et d'électricité»!


Une définition se rapportant au terme «métal». Et à laquelle je ne vois vraiment plus rien à ajouter! Un regard «métallique», planté au coeur du pouvoir et d'un univers aux parois argentées: qui mieux que ce Roy,«trempé dans l'acier et gainé de velours», aurait jamais pu interpréter le rôle de Michael dans «La Femme Nikita»?!


Et, étrange coïncidence, j'apprends à l'instant même (Mai 2007) que Roy possède une collection de couteaux (présentée au cours de l'émission Vente de garage sur ARTV, Québec)... Ces lames en métal exercerait-elles un pouvoir de fascination particulier sur lui...?!


Quant à son talent... Après plus de vingt ans de carrière, sa réputation n'est plus à faire. Le jeu de Roy est sans faille. L'acteur n'a pas son pareil pour «incarner les souffrances silencieuses» (Anabelle Nicoud - La Presse du 21/04/2007 dans sa critique du film «That Beautiful Somewhere»); il est désormais capable d'explorer toutes les facettes du conscient et de l'inconscient avec une aisance, un réalisme et une conviction plus que parfaits. Son pouvoir inné de séduction et son assurance acquise en tant que comédien sont tels que, depuis plus de 15 ans, ils lui font décrocher les plus grands rôles, tout comme certains réalisateurs vont jusqu'à lui tailler des films sur mesure.


" There was something in his eyes... Power! "

Puissance du regard, puissance du silence, puissance des non-dits, puissance du corps et de l'esprit...


Un Roy Dupuis aguerri qu'avec impatience nous attendons maintenant de voir aux côtés de Vincent Cassel dans «L'Instinct de mort»...

 

© Michèle Brunel  (Cet article est légalement protégé par  ).

Toute reproduction d'un quelconque article de ce blog est strictement interdite.

 

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  • : La Femme Nikita, chef-d'oeuvre inachevé
  • : Le seul site en français entièrement consacré à la télé-série La Femme Nikita (1997-2001). Avec Roy Dupuis et Peta Wilson. En hommage au génie, au raffinement et au talent de tous ceux qui ont su inventer, réaliser, produire et interpréter cette exceptionnelle et inoubliable série. Petit clin d'oeil particulier aussi (et surtout) à cet acteur québécois qui a miraculeusement débarqué dans ma vie au bon moment...
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