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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 16:19
 


 
 
Je dirais même, la seule qui ait jamais duré dans ma vie. Et qui sera aussi la dernière. L'aboutissement de soixante ans de solitude affective.


Voilà des années que je tente de trouver les mots pour décrire la puissance physique et émotionnelle que cet homme-acteur dégage, que j'essaie de décrypter son regard, d'exprimer tout ce qu'il m'inspire, tout le bonheur qu'il me procure et tout ce qu'il parvient à m'insuffler.


Roy Dupuis, c'est plus de sept ans de «la dernière de mes sept vies», de sept cycles de vie bien marqués car bien distincts l'un de l'autre. C'est une histoire et une découverte qui commença en 2001 avec «La Femme Nikita»... et sur laquelle je ne parviens toujours pas à mettre le mot fin.

Roy est pour moi un sujet inépuisable. Après avoir brassé des milliers de photos, lu des dizaines d'articles, d'interviews, et vu presque tous ses films, à force de le scruter, de le dévorer des yeux, de faire défiler la pellicule au ralenti, de l'examiner sous toutes ses coutures (je parle bien sûr de son jeu, de ses expressions, du pouvoir qui émane de lui, et non pas de mes fantasmes, restons sérieux), je crois pouvoir dire que je le connais par coeur. Et pourtant, à chaque fois, à chaque visionnement ou revisionnement d'un de ses films ou séries, c'est le même fluide magique qui s'écoule dans mes veines, c'est la même exubérance qui s'empare de moi. La profondeur de son être, l'intensité de son regard et l'immensité de son talent sont devenues pour moi une chose complètement palpable. Roy est le seul acteur au monde qui m'incite à tellement vouloir «en saisir l'insaisissable», tout comme il reste un mystère en moi que je ne parviens pas à percer.


Parce que sa vue m'emplit de tout ce que la vie m'a refusé, je me retrouve souvent sous l'emprise du désir... Désir de pouvoir le rencontrer, de pouvoir croiser son beau regard, de pouvoir lui transmettre toute cette foule de sentiments qui m'anime au travers (peut-être?) d'une chaleureuse poignée de main, ou plus probablement, de larmes qui s'écouleraient sur mes joues... tant l'émotion serait insoutenable!


Mais en y réfléchissant bien, cette rencontre n'aurait-elle pas déjà eu lieu? Lorsque la beauté physique, mentale et spirituelle d'une personne vous est devenue à ce point tangible et familière, lorsqu'une telle passion, une telle fusion «acteur-spectateur» a pu naître de la liberté de rêver, une approche concrète faite d'un bref échange de banalités s'avère-t-elle réellement nécessaire, voire même souhaitable? Pourquoi vouloir briser l'enchantement de ce dernier univers fantasmagorique que je me suis bâti autour de lui pour si peu de chose en échange...?


Mon existence n'aura été qu'une succession de cassures, de déchirures et d'abandons en tous genres. Alors, pour une fois, je m'octroie le droit d'échapper à cette espèce de fatalité: notre rendez-vous n'aura pas lieu, la rupture non plus. Afin de résister aux effets du temps, «notre liaison» continuera de s'enraciner dans l'art, dans l'abstrait et dans la magie d'un regard, d'un rôle, d'une attitude.


Une série plaît parce que, d'une façon ou d'une autre, elle nous renvoie à nous-même. Le refus - ou plutôt, l'étouffement - systématique de la douleur que j'ai pu déceler dans les yeux et dans le comportement de Michael y est certainement pour beaucoup dans le déclenchement de cette passion qui me dévore depuis des années. Au point de passer des journées, des semaines, des mois entiers à fouiller le vert de ses yeux, jusqu'à pouvoir pénétrer au plus profond de son intimité.


Sans Michael et Nikita, je ne serais sans doute plus de ce monde. Roy Dupuis a été l'élément moteur de mon processus de guérison. Par quel miracle? Passion et «remue-ménage intérieur» mis à part, après avoir, pendant un court laps de temps, repris goût aux plaisirs physiques et matériels de l'existence, j'ai fini par adopter leur mode de survie... Au diable les sentiments.


Les paroles s'envolent, les écrits restent. Je tenais donc à pouvoir leur dire, finalement et tout simplement: merci. Merci pour ce double amour - amour pour une série, amour pour un acteur - qui a su me faire renaître à la vie et qui continue de me tenir en vie. Merci pour avoir si intensément rempli ma dernière vie.


Comme disait Roy Dupuis dans «J'en suis!» (Film québécois - 1997):


"Quand on aime, on peut pas toujours expliquer, hein, c'est mystérieux"...




 © Michèle Brunel  (Cet article est légalement protégé par   

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commentaires

N
<br /> Je déguste patiemment ton blog :) J'ai du relire cet article tant il m'a "pris aux tripes ". Tu parviens si bien à mettre des mots sur tes émotions, tes sentiments, ton histoire. Je me reconnais<br /> beaucoup dans ce que tu écris, c'est troublant. Je lis tes mots et j'ai l'impression de les avoir vécus ces mots. je le dis beaucoup mais...merci :)<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> Magnifiquement écrit encore une fois Michèle. Merci :)<br /> <br /> <br />
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Présentation

  • : La Femme Nikita, chef-d'oeuvre inachevé
  • : Le seul site en français entièrement consacré à la télé-série La Femme Nikita (1997-2001). Avec Roy Dupuis et Peta Wilson. En hommage au génie, au raffinement et au talent de tous ceux qui ont su inventer, réaliser, produire et interpréter cette exceptionnelle et inoubliable série. Petit clin d'oeil particulier aussi (et surtout) à cet acteur québécois qui a miraculeusement débarqué dans ma vie au bon moment...
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